Le pardon
Dans cette nouvelle chronique, je souhaite aborder avec vous et ouvrir une réflexion sur le Pardon.
Le pardon, pas toujours facile à concéder ni à recevoir. Nous l’attendons souvent, mais malheureusement nous sommes nous-mêmes parfois peu enclins et peu habitués à le donner. Ce mot, si simple, porte en lui une si grande puissance ; il est l’une des clés majeures de notre bien-être, celle de notre Paix Intérieure.
Il faut comprendre qu’avec le pardon, plusieurs choses entrent en compte. La première c’est que la plupart de de nos relations, de nos actions sont dirigés par deux grandes émotions qui sont l’Amour et la Peur. C’est l’un des grands mécanismes de l’univers. La deuxième étant que ces deux émotions s’attachent elles-mêmes à deux modes de fonctionnement de notre Etre : le Soi (notre vraie nature) et l’Ego.
En effet, l’Ego nous pousse, bien souvent malgré nous, à toujours détecter les fautes en nous ou chez les autres. Notre Soi, quant à lui, y recherche l’innocence.
Pardonner ne vise pas à excuser ou à nier une faute, mais plutôt à reconnaître les faiblesses de l’autre ou les siennes.
En réalité, nos fautes ou celles des autres, bien que parfois injustifiables selon le contexte, sont pourtant le reflet de grandes blessures intérieures, et de peurs profondes et enfouies. « Lorsqu’une personne se conduit sans amour, elle est dans la peur (outre sa colère ou son aigreur). Lorsqu’une personne est brutale, elle est dans la peur. Lorsqu’une personne est manipulatrice, elle vit dans la peur. » Tentons de percer, d’entrevoir derrière ces mots et ces actes, que nous pouvons à juste titre qualifier d’immérités, la blessure de l’autre. Pourquoi nous attaque-t-il ? De quoi a-t-il peur au plus profond de lui ? Je vous donne quelques exemples de vie quotidienne :
– Votre conjointe qui vous déverse toute sa colère parce que vous rentrez tard ? Est-ce vraiment l’heure qui l’inquiète ? Au fond, de quoi a-t-elle peur réellement ? Quelle est sa blessure profonde ? – Cet homme qui vous a mal parlé lors d’une balade en campagne parce vous ne portiez pas de masque, quelle est sa peur ? – Celui qui nourrit une rancœur profonde à sa femme qui l’a quitté pour un autre, de quoi a-t-il peur ? Qu’est-ce que cela vient réveiller en lui ?
Ces personnes qui se conduisent sans amour ne sont pas réellement elles-mêmes ; nous pourrions presque dire qu’elles sont parfois dans un état second et que leurs comportements à un instant T ne reflètent aucunement qui elles sont réellement. Pardonner, c’est pouvoir faire cette différence.
« Pardonner c’est avoir la lucidité de distinguer ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Le pardon, c’est une mémoire sélective » ; c’est prendre la décision consciente de voir dans le comportement de l’autre qui nous blesse et nous attaque, ses plus grandes blessures et ses plus grandes peurs, et ainsi se concentrer sur l’amour qu’il lui manque et que nous pourrions lui offrir. « Voyons dans son comportement la peur et son appel à l’amour ».
Il faut prendre conscience qu’alimenter la rancœur, la colère, ou la haine font partis d’un mécanisme de défense de l’humain mais que ceux-ci ne viennent qu’attiser une force destructrice qui nous ronge de l’intérieur.
Nous sommes tous responsables de notre manière de percevoir les choses. Il en va de notre responsabilité de choisir et d’assumer ce que nous choisissons de voir chez l’autre : la culpabilité ou l’innocence.
Je ne prétends pas que cela soit simple bien sûr, ni même que la culpabilité éprouvée à l’égard de l’autre n’est pas légitime, ou que vous n’avez pas raison de le trouver coupable ou d’avoir du ressentiment. Ce que je veux vous faire comprendre et entrevoir, c’est le poids et la lourdeur que cela vient mettre à l’intérieur de vous et de votre cœur. Comprenez et sentez comment cette colère, cette culpabilité vient ternir votre vie et votre Paix Intérieure. Pourquoi de ne pas essayer de nourrir les peurs de l’autre d’amour, et vous apporter ce sentiment en retour ?
Chacun d’entre nous a pu expérimenter un jour dans sa vie une situation où au fond de nous, nous savions que nous avions tort d’agir ainsi, et que notre comportement n’était pas le plus juste, ni le plus adéquat ; mais nous savons aussi que si nous connaissions la solution à cet instant pour avoir la possibilité d’agir autrement, alors nous l’aurions saisie, non ? Dans une telle situation, être accablé de culpabilité ne nous aurait été que peu productif car finalement ce dont nous avions besoin c’est d’aide !
« Pardonner l’autre, c’est aussi lui offrir un nouveau contexte, où une nouvelle possibilité lui est offerte d’agir différemment ». C’est lui offrir la possibilité de croître mais également de grandir nous-même. Il ne s’agit pas de nier être fâché ou blessé, mais plutôt de regarder à l’intérieur de l’autre mais aussi à l’intérieur de soi, et de voir ce que son comportement vient éveiller en nous. Est-ce l’Ego qui serait piqué à vif ? Son comportement ne vient-il pas ranimer aussi en nous une blessure profonde ?…
Qu’il soit donné ou reçu, ou encore adressé à soi-même, le pardon est acte libérateur. Il est évidemment le fruit d’un travail sur soi, et demande parfois du temps. Il dissipe, la douleur, les souffrances et les peurs, offre une énergie nouvelle pour que chacun redevienne acteur de sa vie, plutôt que paralysé dans un état d’esprit qui ne le reflète pas. Pardonner cicatrise et guérit les blessures du cœur ; il ne modifie pas le passé, il ouvre les horizons !
Je terminerais cette chronique avec cette question : « Préférez-vous avoir raison ou être heureux et en paix avec vous-même ? »
A très bientôt.
J.
(Les grandes réflexions de cette chronique sont inspirées et reprises du livre « Un retour à l’Amour » de Marianne Williamson).
